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Road trip de Lozère jusqu'en Sicile, Septembre 2015

Road trip de Lozère jusqu'en Sicile, Septembre 2015
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27 septembre 2015

Dernier jour en Sicile : Palerme éveille mes cinq sens

Samedi 26 Septembre : Lever à 7h comme prévu, j'ai super bien dormi d'une traite. Je vais me doucher et pars en direction du marché Ballarò. Je veux sentir l'atmosphère populaire de la ville et le marché est un des meilleurs moyens. C'est presque trop tôt, tous les exposants ne sont pas installés. J'achète tout de même du raisin à seulement 0,75€ le kg, deux bonnes grappes.

Un peu plus loin il y a un immense vide-grenier sur tout un quartier. J'en fais le tour rapidement et vais me poser vers 9h à la terrasse d'un petit troquet pour manger un bon croissant à la ricotta avec un jus d'orange frais pressé et un capuccino. Je reviens vers l'appartement m'arrêtant prendre une enveloppe et des timbres pour renvoyer la clé du portail du camping Almoetia que j'ai malencontreusement gardé dans ma poche.

Une fois à la chambre je prépare mon enveloppe, potasse un peu le routard pour essayer de définir mon itinéraire à faire à pied cet après-midi. Je plie ensuite et charge la moto puis retrouve Antonino à qui je rends les clés. Je prends la direction du village de Monreale qui surplombe Palerme à huit kilomètres de cette dernière.

J'arrive peu avant onze heures, me gare sur la place principale là où les deux-roues peuvent se garer. Je galère un peu avant de trouver l'entrée principale et entre par le musée. Cette église est vraiment incontournable, pour quiconque, même non croyant. Des murs jusqu'au plafond tout est fait de céramiques dorées à l'or fin et quelques autres colorées pour pouvoir faire des mises en scène de la vie de Jésus.

On ne sait pas où donner de la tête tellement c'est beau partout. Je prends un billet complémentaire qui me permet la visite de la chapelle, la promenade sur les toits avec vue sur le cloître, et le musée. La petite balade sur une partie des toits est sympa, avec de beaux points de vue, le musée contient de magnifiques artéfacts d'époques et matériaux différents, dont certaines pièces peu protégées à mon goût.

Je retourne ensuite vers Palerme, à la mauvaise heure, 13h un samedi, et met un bon moment à rejoindre le port. J'entre là où on doit se présenter et un gardien me dit que je peux laisser ma moto sous un arbre, près de sa guitoune. Je mets la bâche histoire de protéger s'il fait une averse et trace à pied vers la ville.

Je commence par le quartier populaire du port et découvre une zone de street art, sur le parking d'un hôtel Ibis, avec des grafs bien sympa dont un super objectif, comme une photo. Il y en aussi des sympas dans le quartier, directement sur les murs des maisons.

J'arrive ensuite dans un autre quartier que je traverse avant d'accéder à la place San Domenico et à sa rue qui redescend vers la place Caracciolo où j'étais hier soir. Là c'est beaucoup plus calme, les poissonniers étant déjà partis. Il reste tout de même le monsieur des paninis cn la milza qui de jour se pose sur cette place.

Je me pose à la trattoria da Maurizio. Un bonhomme un peu ventru, fait dans le même moule que ceux qui m'ont préparé le mangia e beve hier. Ils sont d'ailleurs là dans l'impasse près de leur dépôt et me saluent en passant.

Je commande une bière et les spaghettis a la sarde, recette séculaire de Sicile, préparés avec des sardines, du fenouil sauvage, des petits rasins rouges et des pignons de pin. Le service est un peu lent mais pendant ce temps je m'occupe de mon blog, ayant chopé pour un moment le wifi de la ville.

Cette recette est vraiment délicieuse, pour qui aime les sardines, cela va de soit. Quoique ce qui ressort vraiment est le goût anisé du fenouil sauvage. Un voisin de table me donne la fin de sa bouteille de bière. Je commande un café et règle mon dû car je suis le dernier client et ils attendent pour fermer.

Je remonte vers les Quattro Canti pour les voir de jour et remonte le Corso Vittorio Emanuele pour rejoindre la cathédrale. En chemin je m'arrête prendre une granita au citron et la déguste un moment assis en face de la cathédrale. J'en arrive même à me geler les sinus à en avoir une douleur aiguë. Je rentre voir l'intérieur de l'édifice qui n'a rien d'exceptionnel en comparaison avec Monreale ce matin. Par contre de l'extérieur ça en jette.

Je longe ensuite la cathédrale pour rejoindre le vieux Palerme, aux rues plus serrées, aux bâtiments hauts, avec de nombreux balcons auxquels sèchent du linge. J'erre au hasard puis trouve le quartier des antiquaires, fait un tour dans quelques boutiques, vois même un mouvement de comtoise, fabriqué à Dijon mais ne demande pas le prix. J'ai même l'occasion de voir le président de Région de la Sicile accompagné de sa femme, venu flâner dans les petites échoppes, entouré d'un service d'ordre, oreillettes et tout, de cinq gorilles.

Je descends ensuite vers la gare et plus loin le jardin botanique de Palerme, datant de 1795, il est l'un des plus grands d'Europe et des plus complet, avec près de 12 000 espèces, à dominante exotique, réparties sur près de 50 ha. Je m'y balade tranquillement découvrant enfin le nom de l'arbre que j'ai photographié à Monreale ce matin et cet après-midi près d'une porte d'entrée de la ville. C'est le Chorisia Insignis, aux belles fleurs roses et au tronc bombé et couvert d'épines.

Je découvre énormément d'espèces de palmiers, de cactus et quelques arbres, la section exotique ne faisant pas partie de mes connaissances horticoles. Il y a aussi un monumental Ficus Magnolioides, un arbre épiphyte - qui vit sur un hôte sans l'affaiblir, la vérité étant que dans ce cas la multiplication des racines finit par étouffer la plante hôte - aux racines-troncs formant un chaos dans lequel les enfants aiment à aller se cacher. Il a été planté là au début des années 1800, peu après la construction du parc.

Il y a beaucoup de Palermitains venus ici acheter quelques plantes, petites ou plus grandes, pour agrémenter leurs jardins ou leurs balcons. Il y a en effet une zone marché aux plantes, autour d'un grand bassin à nénuphars.

Plus loin il y a quelques stands de produits locaux dont un espace spécial Slow Food - produits alimentaires élaborés ou cultivés sur la base du respect de la saisonnalité de la matière première - qui vous invitent à déguster. Je goûte des biscuits puis des liqueurs : noisette, myrte et agrumes de Sicile, limoncello, et un délicieux mélange chocolat orange, se présentant comme du chocolat fondu. Je lui prends une paire de bouteilles et repars à pied vers le port puis mon point de chute pour la soirée, la place Caracciolo.

Je vais me chercher un Spritz à emporter à la taverna azzura, un peu plus amer qu'hier car fait avec le Campari rouge au lieu du orange. Je me pose à une table et travaille off-line à mon blog, ne pouvant pas choper le signal Wifi de la ville, qu'ils coupent après une certaine heure. Je squattais la table d'un pub du coup je leur commande une bière. J'appelle mon père pour prendre des nouvelles et être sur qu'il a bien pu me suivre sur le blog. Je lui demande aussi à propos du temps pour savoir comment sera mon retour lundi.

Je reste là jusqu'à 8h30 et décide d'aller commander à manger, cette fois chez les poissonniers, juste voisins de ceux du stand d'hier soir. Je prends une brochette de sardines et une de boulettes à l'espadon qu'ils me mettent à griller avant de me servir dans une assiette en plastique, à emporter.

Je m'avance vers la Taverna Azzura qui a commencé à bien s'animer et retrouve Emanuela avec des amis à elle qu'elle me présente. Je vais me chercher un verre de vin blanc et vais m'installer sur un banc un peu plus loin pour avaler mon plat. Entre temps je reçois un message de la compagnie Grandi Navi Veloci pour me dire que le départ est reporté de trois heures.

Je retourne voir Emanuela et ses amis et je discute un peu avec eux. J'ai le temps car le check-in ne se fera que vers minuit vu le retard. Je travaille sur l'album photo du blog grâce au wifi de la Taverna Azzura et envoie des demandes en Air bnb sur Gènes. J'ai une réponse positive à côté de Gènes. Je l'informe du retard et de l'arrivée qui risque d'être tardive.

Je profiterai au maximum de cette ambiance festive et resterai une paire d'heures avec Emanuela et ses amis, les saluant en partant. Je rejoins la moto en une vingtaine de minutes à pied. Je m'avance ensuite vers la file d'attente pleine, le bateau n'est pas encore là. Je discute avec des italiens en camping car puis vais chercher mes billets au contrôle.

2h40 d'attente pour embarquer, je me suis installé près d'une prise pour charger la tablette quasi vide et de fatigue m'endors assez rapidement, vers 3h. Je lève le nez vers 4h, le bateau ne bouge toujours pas. Le retard sera plus important que prévu.

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25 septembre 2015

La pointe nord-ouest de la Sicile : d'Erice à Palerme

Vendredi 25 Septembre : Je me lève avec le réveil vers 8h. Je vais à l'accueil pour prendre un café pour accompagner mes amaretti et mon raisin. Je rencontre un couple de français eux aussi en BMW, mais 1200R, avec qui je papote un bon moment. On parle des endroits qu'on a visité et du voyage en moto en général.

Je vais ensuite me doucher et plier ma tente. Quand je rejoins l'accueil pour régler je rencontre un autre couple de retraités français devenus amis avec les propriétaires du camping. Ils sont déjà venus trois fois en moto et cette année en monospace équipé pour dormir dedans.

On discute un bon moment ainsi qu'avec les proprio et du coup je pars assez tard de Lido Valderice, avec un temps couvert et orageux. Je m'arrête avant le début de la route en lacets qui monte à Erice pour fixer ma caméra bullet sur le bec de canard, près de la bulle de la moto. Je lance l'enregistrement et entame ma montée. C'est une route tortueuse mais assez large pour que les autobus puissent rejoindre aisément le fameux village médiéval.

Je me gare près du quartier espagnol, en bas de la ville, et commence tranquillement ma visite. Je trouve rapidement un magnifique point de vue sur la baie de Valderice jusqu'au cap de San Vito. Je remonte ensuite dans le village par une rue pavée contre un bout de forêt où on peut entendre les abeilles butiner les immenses lierres qui s'y développent. J'arrive sur une place et continue de me balader dans ces petites rues agréables bien que remplies de touristes. Je fais une halte dans une petite boutique qui fait déguster ses spécialités de sauces et autres pâte à tartiner à l'amande. Moi je prends un pot de miel de thym et ressors.

J'arrive ensuite près du château devant lequel un accordéoniste joue la musique du film le Parrain, à côté d'une charrette joliment décorée et de son mulet lui aussi doté de nombreux ornements. D'ici aussi on a une vue splendide et un peu plus bas sur le golfe de Trapani et les îles Egades. Je reviens vers le centre et m'arrête dans un snack où je commande une bonne portion de "panelle", sorte crêpe à la farine de pois chiches, frite, ressemblant à la socca de Ligure.

j'en déguste quelques unes en redescendant vers mon parking, sous quelques premières gouttes de pluie. Je relance l'enregistrement pour filmer la descente qui montrera mieux les vues sur la mer. Je m'arrête ensuite faire le plein et pars vers San Vito lo capo, évitant de peu - je me suis quand même mouillé un peu - l'averse qui maintenant s'abat sur Erice.

La route pour rejoindre le cap est vraiment très belle et toute cette zone est en partie en réserve naturelle. J'arrive sous les premières gouttes à San Vito Lo Capo et trouve à me garer un peu loin de l'animation mais sur un trottoir et sous pin maritime bien fourni. En effet chaque année ici a lieu un Cuscus fest, festival du Couscous, depuis 18 ans. Je zigzague entre les devantures de magasins pour me mettre à l'abri tout en rejoignant le front de mer.

Les exposants ont en partie fermé les bâches mais on a déjà un bon aperçu des produits locaux qu'ils proposent. J'arrive enfin à une des zones repas sur la plage. Sous des tentes berbères on peut se restaurer pour 10€ d'un couscous, soit local - couscous sicilien, ou couscous de San Vito, celui que j'ai pris, un couscous de poissons - soit international avec divers couscous tunisiens, marocains. On a droit à un verre de vin et une pâtisserie ou une glace. C'est très bon, je suis content d'être venu jusqu'ici pour le goûter.

Je quitte l'ambiance bonne enfant de cet espace restauration et m'en vais jeter un coup d'œil à ce que proposent les exposants. Il s'est arrêté de pleuvoir, c'est déjà ça. Je déguste quelques produits sur un stand et prends quelques produits avant de remonter vers le parking.

Ma moto est à peine mouillée, je remonte dessus et entame de retourner sur mes pas jusqu'au croisement - à cet endroit je retrouve quelques minutes la bordure d'une nouvelle averse qui est de nouveau sur Erice, la plaçant même dans les nuages, décidément j'ai bien calculé à aller visiter sur les coups de midi - qui rejoint Castellamare del Golfo par une route panoramique sur la fin. D'ailleurs je fais une pause à une petite aire qui fait belvédère sur la baie de Castellamare dont m'avaient parlé le premier couple de français ce matin.

Je prends ensuite la direction de l'autoroute, gratuite sur cette portion, et prends une sortie pour Monte Lepere, histoire d'avoir à nouveau une route panoramique pour arriver sur Palerme et pour éviter le cap qui a l'air chargé en nuages. La route est sympathique et le paysage étrange tout là-haut, avec deux éperons rocheux sans aucune végétation ou presque et couverts d'un chaos de pierres calcaires grises.

La descente sur Palerme se fait par une route en lacets. Je m'arrête un moment pour charger l'adresse de Antonino, mon hôte de Air Bnb pour ce soir, sur le GPS de la tablette et suis les indications, un peu étonné qu'il m'annonce plus d'une demi-heure.

Entre le fait que les sens uniques n'arrangent rien et la circulation assez dense à cette heure-ci, 18h, un vendredi soir, et le fait que les entrées dans le centre historique sont impossibles car réservées aux seuls résidents et les bus et taxis, je mets finalement plus de 45mn.

Antonino - un petit vieux de 75 ans au moins, gère bien l'air bnb, j'étais persuadé d'avoir un jeune à l'autre bout du fil - me retrouve rapidement et me fais rentrer la moto sous le grand porche. Il me montre ma chambre, assez spartiate mais propre avec un lavabo et des serviettes fraîches. La salle d'eau est sur le pallier et est propre et fonctionnelle elle aussi.

Je reste un petit moment dans la chambre à me reposer un peu avant d'entreprendre un premier contact avec la ville, à pied, by night. C'est vrai qu'en logeant en plein centre historique, avec les éclairages qui vont bien, on en prend plein les mirettes rien qu'en descendant la rue sur une cinquantaine de mètres, entre palais et églises et une fontaine majestueuse ornées de statues de marbre, datant de 1555.

Et puis les "Quattro Canti", les quatre chants, une place entourée de quatre bâtiments à la façade concave décorés sur quatre étages avec une fontaine à la base, représentant les quatre fleuves de la ville, des statues de divinités au dessus - Éole, Venus, Cérès et Bacchus - puis de rois, puis de patronnes de la ville. Un bel ensemble architectural en somme, à deux pas de ma chambre.

Je parcours ainsi la ville sans trop m'éloigner aujourd'hui de ma rue et trouve le quartier qui marquera mon passage dans cette ville et dans lequel je vais passer un bon bout de temps, le quartier du marché de Vucciria, et plus précisément la place Caracciolo. C'est une place où sont les poissonniers le matin, d'ailleurs ça se sent, qui le soir s'anime avec plusieurs pubs, des stands de grillades de poissons ou de viandes.

On ressent ici un sentiment d'être plongé au cœur de la cité, dans l'atmosphère populaire de Palerme, ça crie, ça rie, ça boit, ça fume, il y a la fumée des stands de grillade, le camion de poubelle qui vient débarrasser les restes du marché, les gens heureux et hébétés pour certains, un endroit vivant et qui vous fait vous sentir vivant aussi.

Après être allé me chercher la spécialité locale sur le Corso Vittorio Emanuele, le traditionnel panino con la milza - un sandwich aux abats de porc, principalement les poumons et la ratte - savoureux dans son pain de mie aux graines de sésame, je vais faire un tour à la taverne - la taverna azzura - devant laquelle il y a le plus d'animation et prends un bon verre de blanc pour accompagner mon sandwich.

Je m'assieds sur un banc où siège à l'autre bout une charmante palermitaine. Je ne lui adresse la parole que bien plus tard et on reste à papoter un bon moment. Elle fait du volontariat pour les migrants, en solo, sans passer par des associations. Elle était d'ailleurs à Vingtimiglia quand j'y suis passé dimanche dernier.

Elle est très à cheval sur leurs conditions de vie, en témoigne la leçon de morale qu'elle fait à chaque gosse de la communauté Bengladeshi, très présente ici, quand ils viennent lui vendre des briquets. Elle partage elle aussi un amour pour ce quartier et m'explique qu'elle y vient systématiquement la veille de partir en voyage, pour dire au revoir.

Je la laisse un peu plus tard et lui dis à demain. J'emporte un Spritz pour pas crever de soif le temps qu'on me prépare un "mangia e beve", à me faire griller - c'est un oignon blanc avec le vert entouré de poitrine de veau coupée fine, ils la font griller puis la coupent en sections et la mettent dans un sandwich avec ce que l'on veut, tomates, salade, champignons - "à manger et à boire" car on mange la viande et on boit le jus de l'oignon.

Je déguste ça sur le retour jusqu'à ma chambre où je m'occupe de mon blog puis vais me coucher tôt, peu après onze heures, dans l'idée de me lever vers 7h et aller profiter un peu de la ville au lever. Je me couche bien content de ce premier contact avec la ville.

24 septembre 2015

D'Agrigente à Segeste en passant par Selinunte : la tournée des temples

Jeudi 24 Septembre : Lever vers 8h. Je vais prendre le petit déjeuner en compagnie de la mama qui fait déjà le ménage. Je prends mon temps et suis bientôt rejoint par Riccardo. Je vais ensuite prendre ma douche puis vais charger mes affaires sur la moto.

Riccardo me demande d'essayer la sienne, une MT-03, à laquelle il trouve un défaut dans les premiers rapports. On commence d'abord par huiler la chaîne avec ma petite bombe de WD40 car elle avait commencé à rouiller à cause des embruns, tout comme certains points sur la carrosserie et le cadre. Je vais faire un tour en ville avec et ne remarque rien de particulier, du moment que les rapports soient passés au bon régime - étant donné que c'est un embrayage à sec.

J'envoie pas trop quand même car je suis en ville et aussi car ses pneus étaient bien secs, ce dont je lui fais la remarque lui conseillant de les changer sous peu s'il ne voulait pas se faire peur.

Avant de partir la mama me fait goûter des délicieuses boulettes de viande qu'elle vient de faire au veau et au porc. Je les remercie pour leur accueil et rejoins par un autre accès à l'entrée qui mène aux jardins de Kolymbetra que n'avais pas pu visiter la veille. Je négocie mon billet expliquant que n'ai pas eu le temps hier soir. J'erre pendant presque trois quarts d'heure dans ces jardins, collection de plusieurs dizaines de variétés d'agrumes et d'oliviers centenaires. La balade est agréable et j'ai la possibilité de revoir un peu mieux le bas de la colline et les temples.

Quand je retourne au parking je vois que j'ai une voisine, une GS 800 version 2011 accompagnée d'autres trails dont une 1200 GS. Je remonte sur ma monture et repars par la nationale qui longe la côte vers Porto Empedocle et la Scala Dei Turchi, escalier des turcs, inconnue du guide du routard 2013 et de ma carte IGN. Heureusement que Riccardo m'en a parlé car j'aurais été déçu de louper ça.

Je gare la moto à l'ombre contre une haie et je fais les derniers 150m à pied jusqu'à l'entrée communale qui dessert la plage puis, une centaine de mètres plus loin, le bout de falaise calcaire blanche en escalier qui lui a donné son nom, érodée par la mer et les précipitations, lisse et immaculée. Je monte au plus haut et prends quelques photos puis m'assois sur le bord de la falaise sur un banc naturel, à vingt mètres au dessus des vagues, pour faire mon pique-nique.

J'avais préparé mes sandwiches ce matin - rôti fumé et fromage de brebis au safran et grains de poivre - et je mange un peu de raisins blancs - j'en aurai fait une cure - le visage giflé par les rafales de vent particulièrement fort aujourd'hui. Je reste presque une heure, chemin de retour compris.

Je rattrape la nationale et file vers l'ouest, le long de la côte. Je m'arrête à Sélinonte - Selinunte - une autre cité greque du VIIe siècle avant J.C., où vivaient à son apogée plus de 80 000 personnes. Je gare ma moto à l'ombre le temps d'aller voir la première partie du site, le plateau de Marinella, où l'on trouve le temple le plus conservé du site, majestueux, au milieu de la nature et à moins de 300m de la mer.

Derrière celui-ci se trouvent d'autres temples effondrés dans lesquels on peut errer comme on le souhaite. Ce qui impressionne le plus c'est la taille des bouts de colonnes entassés les uns sur les autres, dépassant souvent les deux mètres de diamètre. Je reviens ensuite à la moto et me dirige vers le deuxième site, l'acropole, se situant un peu plus bas, et donc accessible avec les véhicules.

Il y a là aussi un joli temple assez bien conservé et les restes de la cité avec les murs des habitations bien visibles. Je me balade tranquille le long des anciens remparts de la cité et au milieu d'autres temples écroulés. Je retourne là où je me suis garé, le long d'une haie de caroubiers et de myrte et me décide à rejoindre Ségeste avant le coucher du soleil, direction Nord vers Palerme.

Je prends un bout d'autoroute et sors, sur la réserve, à Ségeste un peu avant 18h. Je prends le ticket d'entrée et me dirige vers le temple dorique datant du Ve siècle avant J.C., mais la dame de l'entrée m'indique qu'il serait plus logique d'aller voir le théâtre en premier car il ferme avant le temple. Je prends donc une navette jusque là-haut et vais voir ce joli théâtre grec sur le flanc du Mont Barbaro, datant du IIIe siècle avant J.C. et bâti dans le tuf local - calcaire friable blanc. La vue d'ici est très belle jusqu'au Golfe de Castellamare.

Je me dirige ensuite au temple, très bien conservé et symbole de la Sicile. Il date du Ve siècle avant J.C. Je fais le tour et prends quelques photos, tantôt avec l'appareil photo, tantôt avec le téléphone. Je redescends à l'heure de la clôture et sors du site. Avant l'entrée de l'autoroute je m'arrête pour mettre les cinq litres de réserve que j'avais apporté.

Je reprends l'autoroute et prends la direction de Trapani, la traverse, puis prends le "lungomare" le bord de mer jusqu'à trouver un camping, il campeggio Lido Valderice. Le patron m'accueille et m'explique où se trouvent les emplacements et que ce camping est le seul entre le sud de Marsala et San Vito lo Capo.

Je vais m'installer sous les poivriers - ça sent bon le poivre quand je marche sur le sol au moment où j'intalle ma tente - et reviens vers l'accueil pour me poser, dîner et profiter du Wifi, seulement présent ici, pour travailler sur le blog. J'en avance un peu et charge pas mal de photos.

Je retourne à la tente à presque minuit et me couche dans une atmosphère encore fraîche et venteuse.

23 septembre 2015

De Piazza Armerina à Agrigente pour le coucher du soleil

Mercredi 23 Septembre : J'ai très bien dormi à l'ombre des peupliers, même s'il faisait un peu frais en fin de nuit, à peine plus d'une dizaine de degrés. Ce matin encore j'ai entendu rugir l'Etna à plusieurs reprises. Je vais prendre le petit déjeuner. J'ai des gâteaux au citron maison, de la confiture de prunes du verger, du pain frais et des fruits. Je prends mon temps, discute pas mal avec la mama.

Je vais ensuite me doucher et décolle vers 11h pour aller visiter la Villa Romana Del Casale à quelques kilomètres de là. Je m'arrête en ville pour faire le plein et quelques courses pour me préparer des sandwiches.

Après quelques détours, m'étant perdu dans la campagne que je n'avais vu que de nuit, j'arrive à la villa, bondée de touristes affluant à coup de grands autobus, déversant une marée de têtes blanches, françaises, anglaises ou allemandes principalement.

Moi je gare la moto hors du parking, payant bien sûr, sous un arbre bien à l'ombre. Je ne m'attendais pas vraiment à un site aussi grand et aussi riche de mosaïques. L'ensemble a été couvert par une structure en bois qui a du demander des mois de travail, et on surplombe chaque pièce de la villa par des passerelles plus ou moins posées sur les murs d'enceinte.

Les scènes imagées dans ces mosaïques vont de simples décors géométriques pour les salles de service ou pour les dépendances des servants à des mises en scène très détaillées dans les pièces des personnes plus importantes : scènes de chasse, de jeux - les fameuses demoiselles en bikini, dont un des guides fera la blague comme quoi ce ne sont pas les Français qui l'auraient inventé - un corridor long de 80m racontant la mise en captivité de centaines d'animaux exotiques en Afrique, chargés ensuite sur des galères pour les ramener à Rome pour des exhibitions dans les arènes.

Je reste près d'une heure et demi à découvrir le site écoutant de temps à autres les explications des guides des groupes. Je repars après 13h et rejoins l'agriturismo. Les propriétaires me proposent de déjeuner avec eux, quelque chose de léger, thon, tomates du jardin, fromages et toujours de bons fruits frais.

Je reste un long moment à discuter avec la mama qui me demande si je peux leur faire une revue sur Trip Advisor en français car ils en ont surtout en allemand et en italien. Je lui dis que ça ne me pose pas de problème. On parle du fait qu'ils produisent, au contraire de ce que dit le routard dont le représentant avait pour habitude de faire ses visites hors saison, la plupart des choses qui sont servies au restaurant : fruits, légumes, confitures, charcuteries.

Elle me fait ensuite faire la visite du jardin et du verger, une toute petite partie des 50 ha de terrain que compte l'agritourisme, une grande partie étant notamment occupée par des oliviers. Je repars ensuite plier ma tente et ma lessive, vais rendre les pinces à linge et régler : 10€ pour le camping, et 15€ seulement pour les trois repas que j'ai pris en leur compagnie. Je les remercie bien et avant de partir envoie des demandes en air bnb autour d'Agrigente.

Je fais quelques petites routes dont une officiellement coupée à la circulation, avec des parties éffondrées et d'autres recouvertes de sable (voir photos). Ensuite je récupère une nationale en travaux et arrive avant 18h pour la visite des temples d'Agrigente, dans la vallée des temples - qui est plutôt une colline. Belles couleurs aux coucher du soleil, futurs mariés qui se font photographier près des temples et beaucoup de monde, tous les éléments réunis pour que je prenne mon temps pour visiter le site. Les deux premiers temples sont en bonne conditions et monumentaux, celui de Hera ou de Junon tout en haut de la colline et celui de la concorde, du Vé siècle avant J.C., au milieu de la colline, le mieux conservé.

On passe ensuite près de la falaise à côté du temple d'Ercole (Hercules ou Heracles), un des plus anciens, VIe siècle avant J.C., avec ses huit colonnes en partie coiffées par des chapiteaux. Un peu plus bas la où la colline s'élargit siège le temple de Castor et Pollux, dont il ne reste que quatre colonnes faisant l'angle de l'ancien temple. Les jardins de Kolymbetra sont quant à eux déjà fermés, j'y retournerai demain. Le nom viendrait du système complexe d'acqueducs souterrains encore en fonction irriguant l'ancienne cité et cette petite vallée cultivée.

Je remonte de nuit jusqu'à ma moto que j'avais laissé au bord de la route, à l'ombre d'un laurier rose. Je charge l'adresse de mon hôte d'air bnb, Riccardo, dans le GPS de ma tablette et arrive en moins de cinq minutes devant son portail. Il me fait rentrer la moto, me montre ma chambre, et m'invite à grignoter un bout avec lui. Sa maman, un peu âgée et très gentille a préparé des bonnes pizzas et j'ai même droit à de la granita au citron en dessert.

Pendant le repas la mama veut en savoir un peu plus sur moi et je lui raconte un peu tout ça tout en dégustant ces délicieux mets qu'elle a préparé.

Je fais un peu de mon blog ensuite, tout en discutant avec Riccardo qui m'explique qu'il organise une soirée ce week-end et m'invite. Je lui dis que malheureusement Agrigente ça fait un peu loin pour rejoindre ensuite le bateau à Palerme. Il s'est mis il y a quelques semaines, comme ça, à l'organisation de soirées sur le thème de la bouffe locale, et se retrouve un peu dépassé par son succès. Je le vois tourner dans tous les sens avec son portable, noter les invités tandis que moi j'en avance un peu plus sur mon blog.

Je lui montre d'ailleurs ainsi que certains de mes anciens comme celui de la Sardaigne. Je me rapproche de ma chambre vers 23h et continue d'écrire et d'envoyer quelques photos de plus sur le blog.

22 septembre 2015

La plus belle des routes que j'ai emprunté : de Noto la baroque à Piazza Armerina

Mardi 22 Septembre : Je me lève vers 8h. Après avoir fait ma toilette et bu une paire de cafés, je lance une machine à laver et m'en vais découvrir la belle Noto. Je n'ai pas besoin d'aller bien loin puisque le corso Vittorio Emanuele se trouve à deux pas. J'ai rapidement l'occasion de découvrir de nombreuses belles façades juste sur le début de la rue. Je visite d'abord la chiesa San Domenico e convento, en face du théâtre municipal. Elle est très belle et baroque à l'intérieur. On peut monter à l'étage par un escalier en colimaçon et avoir une vue sur une bonne partie de la rue.

Je m'arrête un peu plus bas dans la rue dans un café pour utiliser un peu la wifi pour mon blog et déguste une bonne granita de figue et un café. Quand je repars je m'arrête dans l'église San Carlo Borromeo, avec sa façade caractéristique de forme convexe. Là aussi on peut monter à l'étage et avoir une belle vue de la ville. Je me fais surprendre par les cloches qui sonnent déjà midi. On voit bien les deux palais de l'autre côté de la rue et le Duomo.

Je me rend à ce dernier ensuite. Il possède un magnifique plafond peint et des sculptures baroques. Je finis de descendre la rue puis récupère la via Cavour pour retourner à mon logement que je dois laisser vers 13h. Je presse un peu le pas et rage un peu lorsque je vois que la machine a fait sauter le courant. Je fais donc les cycles un par un, rinçage puis essorage et récupère mon linge à peu près propre. Je le mets dans un sac et fais mon paquetage pour le charger sur la moto.

Finalement je me suis pressé pour rien car Salvio n'avait pas lu mon message et j'ai du lui téléphoner ne le voyant pas là au bout d'une demi-heure. Je décolle à presque 14h après que Salvio m'aie indiqué la bonne route à prendre. Je prends d'abord la direction de Modica, encore une ville classée au patrimoine de l'humanité de l'UNESCO. Je m'y arrête un peu et erre dans les petites rues de la ville haute jusqu'à un belvédère. Juste à côté il y a un petit salon de thé où on peu déguster entre autres le chocolat maigre qu'ils produisent ici. Je me prends donc un bon chocolat chaud en guise de repas de midi, servi avec des gâteaux maison.

Je reprends ensuite la route et traverse une belle campagne de type causse avec des murs en pierres sèches, des oliviers, des caroubiers et quelques fruitiers. J'arrive à Ragusa, autre ville classée mais n'y fais qu'une pause, pas très attiré par la ville en soit.

Je sors un peu des sentiers battus et emprunte de jolies petites routes, faisant une courte étape à Chiaramonte, ville perchée, jumelée avec, je te le donne Émile, amis Weldomiens vous reconnaîtrez sûrement, sa traduction parfaite en français, Clermont de l'Oise. Une petite route me conduit ensuite près d'un lac artificiel mais très calme et complètement désert à part trois pêcheurs. Plus loin un autre joli village perché, Licodia, magnifique. Le paysage est très varié avec des pins parasols, des figuiers de barbarie, des plantations de vigne de table et même quelques bovins et ovins.

Je passe ensuite près de Caltagirone, vers le coucher du soleil, et regrette de ne pas pouvoir m'y arrêter car elle est magnifique, accrochée à sa colline. Entre Caltagirone et Piazza Armerina j'ai un beau point de vue sur l'Etna à la lumière du coucher du soleil. J'arrive à Piazza Armerina de nuit et galère un peu à trouver la direction de l'agriturismo Agricasale et rage lorsque je vois que j'ai loupé le panneau dès l'entrée de la ville. La route est particulièrement défoncée et étroite sur les cinq kilomètres en descente dans la vallée pour rejoindre le seul agritourisme du coin qui fait camping.

Je suis accueilli par le fils de la famille qui me montre où sont les emplacements, sous des grands peupliers, et les sanitaires. Il y a aussi une très grande piscine mais je pense pas l'utiliser vu la température ce soir. D'ailleurs ça fait une paire de jours que la température a particulièrement baissée, il ne fait plus que 23 à 25°C le jour et une quinzaine la nuit.

Je rencontre ensuite le papa et la maman et on reste à discuter un bon moment. Ils finissent par m'inviter à manger avec eux. Un savoureux plat de pâtes aux tomates fraîches du jardin avec de la mozarella râpée dessus, du jambon cru et cuit, des fruits frais. La mama m'a servi une bonne ration et a peur que je ne finisse. Je la rassure en lui disant qu'aujourd'hui j'ai sauté le repas de midi et me régale de bon coeur. On discute de plein de choses et je passe un agréable moment en leur compagnie. J'emprunte même quelques pinces à linge pour étendre ma lessive.

Du coup je monte ma tente et fais mon étendage vers onze heures du soir puis profite du Wifi pour envoyer des photos sur le blog. Je me couche un peu après minuit.

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21 septembre 2015

De Palazzolo d'Acreide à Noto, un pas de plus dans la Sicile Baroque

Lundi 21 Septembre : Je me lève vers 9h. Je vois que sur la table m'attends déjà une tasse prête à être remplie, et un petit paquet de chez le pâtissier avec mes croissants dedans (elle m'a demandé mes préférences hier soir). Elle ne tarde pas à arriver s'étant rendue compte que j'étais levé. Elle m'apporte un capuccino, du yaourt un peu liquide et acide qu'elle fait elle même et je sors mes croissants de leur précieux emballage. Je me prends aussi un peu de raisin pour accompagner tout ça.

Après ce petit déjeuner copieux je vais me doucher puis étudie un peu ce que je pourrais faire dans les alentours avant de me lancer, tranquillement à pied vu la proximité du centre historique. Je commence toutefois par la zone archéologique qui se trouve en haut d'une montée tout près du B&B.

Je paie les 4€ d'accès au site qui comprennent aussi l'accès aux Santoni, série de douze hauts-reliefs taillés dans des falaises calcaires, unique au monde, datant du IVe siècle avant J.C. Je viens de rater la visite du matin, du coup je décide de rester la journée sur Palazzolo acreide afin de venir faire la visite des Santoni ce soir à 17h30.

Du coup je prends mon temps pour me balader dans ce site qui est ma foi assez conséquent et idéalement situé sur la colline au dessus du village, avec un point de vue à 360° jusqu'à la mer au sud. Le théâtre, bien que plus petit que les deux précédents que j'ai visité, est en assez bonne condition et il y a plein de tombes creusées dans les falaises calcaires ainsi que des vestiges d'habitations et de voies pavées.

Je redescends vers midi en ville et découvre en plein jour les rues que j'ai foulé la veille au soir. Le corso Vittorio Emanuele est central et possède des jolies façades colorées ou baroques et mène à la place du peuple - Plazza del Popolo - où siège la magnifique église San Sebastiano. Je retourne sur la place et m'arrête dans une petite épicerie où j'achète un peu de charcuterie pour faire des sandwiches à midi.

Je vais voir les rues un peu plus bas et vois le balcon le plus grand de Sicile, qui est décoré de sculptures en dessous. J'erre pour découvrir de jolies façades et des recoins sympas. Je retourne sur la place del popolo et vais acheter un jeu de piles car je n'ai pas pensé à prendre un nouveau jeu d'Energizer Ultimate, ça risque de ne pas durer autant mais j'ai pas trop le choix pour l'instant.

Je fais un arrêt à l'office de tourisme local où ils doivent pas voir grand monde en ce moment car je suis reçu comme un roi. On se presse à me donner un maximum d'informations, jusqu'à des contacts sur Noto pour loger.

Je remonte à la chambre et monte sur la terrasse pour faire me paninis et profiter de la vue. Je vais ensuite préparer mon chargement et salue Maria chaleureusement avant de partir. Je me dirige vers l'entrée de la ville et fais étape dans un garage où je fais réajuster mon rétroviseur qui ne tenait plus en place, celui de gauche. Le gars me fais traverser en face chez un plombier à qui il emprunte les outils pour réparer. Il refuse que je le paie pour le service, du coup je lui prends une nouvelle ampoule H7 pour les codes de la moto.

J'essaie ensuite de me rapprocher d'un moulin à eau qui n'est ouvert que sur rendez-vous. J'arrive à prendre une photo de loin et finis la route jusqu'à une jolie villa, elle aussi près de l'eau, où je fais demi-tour.

Je remonte ensuite vers le cimetière monumental. Construit vers la fin du XIXe siècle il a été rempli sur les bordures par des mausolées plus grands et plus décorés les uns que les autres. C'est un peu bizarre de faire la visite d'un cimetière, mais c'est vrai qu'il vaut le détour. Avec un peu d'avance je remonte au point de rencontre pour la visite des Santonis, à côté du théâtre romain.

J'en profite pour envoyer des demandes en air bnb sur Noto et ses environs le temps que vienne l'heure de la visite. On part avec nos véhicules jusqu'à l'entrée fermée par de multiples cadenas. C'est donc en contrebas de la route, dans une falaise qu'ont été sculptées directement dans la pierre calcaire ces statues féminines. Elles sont protégées par des maisonnettes en bois grillagées et sont d'un état plutôt décati. On arrive à reconnaître quelque peu les images mais ça reste subjectif.

Le guide nous explique qu'elles seront rénovées sous peu dans le programme de revalorisation du patrimoine de l'UNESCO. Je repasse par le centre-ville pour voir une des plus belles églises de la ville que je n'avais pas encore vu, la chiesa dell’Annunziata, avec ses colonnes torsadées à l'entrée.

Je reprends ensuite la route en direction de Noto, à travers une Sicile campagnarde, aux odeurs plus que familières dans ma Lozère natale, de fumier auxquelles viennent s'ajouter l'odeur des olives qui commencent à tomber, le raisin et des herbes aromatiques.

J'arrive à Noto de nuit et arrive à joindre un ami du gars qui a accepté ma demande en air bnb. L'appartement est vraiment au coeur du centre historique de Noto, à deux pas de la via Cavour et du corso Vittorio Emanuele. Il est voûté et de taille modeste mais vraiment typique. Salvio me conseille la Trattoria Ducezio, dans la rue du même nom, un restaurant fameux de la ville.

Je m'y rends et commande un "risotto alla crema e allo scoglio", risotto à la crème et aux fruits de mer, avec une salade d'oranges. Le service est un peu long alors après une demi-heure passée à rédiger le blog, on m'amène une assiette pour patienter avec des olives, du fromage sicilien et des tomates séchées, s'excusant pour l'attente.

Le risotto est délicieux et la salade d'oranges, une nouveauté pour moi, est préparée avec des quartiers d'oranges, des oignons, du fenouil et parsemés de poudre de noisette. Je prends une gnôle pour pousser tout ça et rentre tranquillement à l'appartement bien calé et prêt pour dormir du sommeil du juste.

20 septembre 2015

De Taormina à Palazzolo d'Acreide en évitant les orages : un premier pas dans la Sicile Baroque

Dimanche 20 Septembre : Lever peu après 7h au rythme des coups de feu des chasseurs, semble t'il assez proches - j'ai même entendu des plombs tomber dans les arbres - et les rugissements de l'Etna, je dois dire assez impressionnants à entendre à cette distance - une trentaine de kilomètres à vol d'oiseau - qui se sont calmées un peu plus tard.

Je vais me doucher tout seul car peu de gens sont déjà debout et attaque de plier mes affaires avant de partir pour le village voisin, perché un peu plus haut, Calatabiano, où je me gare afin d'aller prendre mon petit déjeuner en terrasse d'un café / pâtisserie. Je prends un croissant au nutella et un capuccino ainsi qu'un jus de fruits.

Je repars ensuite vers Taormina, vais me garer au même endroit que la veille, et me dirige vers l'amphithéatre romain, cette fois ouvert. Il fait super beau et il y a de là-haut une belle vue sur tous les alentours. Le théâtre est vraiment immense et assez bien conservé et on voit l'Etna derrière la scène.

Je reste une bonne demi-heure le temps de faire le tour puis retourne à la moto. J'envoie quelques demandes en air bnb dans les alentours de Syracuse que je vérifierai plu tard. Je prends l'autoroute car des gros nuages d'orage sont en train de se former par delà l'Etna. Je roule jusqu'à Syracuse et finis par trouver la zone archéologique. Je me gare à l'ombre et vais acheter mon billet. Je n'ai pas encore mangé mais fais l'impasse et pars visiter le complexe gréco-romain classé au patrimoine de l'humanité de l'UNESCO.

C'est assez vaste et il y a pas mal de chose à voir : des tombes creusées dans les falaises en calcaire omniprésent ici, le théâtre romain ( le théâtre grec plus petit étant fermé pour travaux). Ce dernier est vaste et bien conservé lui aussi. Je reste un peu plus de trente minutes et descends vers Ortigia, la presqu'île de Syracuse. Je trouve à me garer assez facilement et entreprends de me balader dans ces ruelles où les surprises architecturales vous attendent à chaque coin de rue.

Après avoir rejoint le bout je prends un arancino dans une boutique et me pose en terrasse d'un pub dans une rue agréable. Je commande un café glacé et demande un peu d'eau pour nettoyer mon raisin. Je fais mon repas / goûter tranquillement et repars en me baladant le long de la mer. Je remonte sur la plazza del duomo, impressionnante, et rejoins ma moto sous les premières gouttes d'une averse qui menace la ville.

La moto est à peine humide et les pavés secs quand je repars. Je décide d'aller vers Palazzolo d'Acreide ne voulant pas foncer tout droit vers Avola et les nuées qui sont en train de s'y déverser en ce moment. J'attends de plus une possible confirmation dans un village se situant sur cette route. La confirmation ne vient pas alors j'avance jusqu'à Palazzolo d'Acreide et tombe sur une fête religieuse . Après avoir tourné un peu à suivre des panneaux d'agritourisme n'existant plus, je pose la moto et essaye de demander aux gens s'ils connaissent un B&B.

Dans un restaurant ils m'indiquent et contactent une dame qui a un B&B dans la ville haute près de la zone archéologique. J'essaie ensuite de m'y rendre, la batterie faible n'arrangeant rien, le GPS ne me trouve pas comme il faut et après un tour de ville pour rien et une amère négociation avec un policier pour que je puisse prendre la seule rue qui monte, me voilà à suivre la procession de la sainte Marie Addolorata, avec fanfare et badauds et qui s'arrête à chaque église.

Il me faut au bas mot une demi-heure pour faire moins d'un kilomètre, et quand j'appelle la dame en fait elle me voit de sa fenêtre, je suis plus qu'à une trentaine de mètres. Elle m'accueille dans son B&B la panoramica - car placé sur la route panoramique qui fait le tour de la zone archéologique - et me montre ma chambre, la chambre bleue et demande à son frère si je peux rentrer ma moto dans son atelier de menuiserie qui loge sous les chambres du B&B. Je vais ranger la moto et discute avec le frère un petit peu.

Quand je remonte Maria a fini les papiers et le souhaite un bon appétit - elle me donne quelque conseils avisés car elle connaît bien ce restaurant qui m'ont indiqué son adresse - et une bonne nuit après m'avoir montré la jolie terrasse sur le toit. Elle me prête un parapluie laissé là par des clients car un gros orage se profile à l'horizon.

Je redescends la rue tout droit jusqu'au restaurant. Je commande des "polpette d'asino e de cavallo" des boulettes de viande d'âne et de cheval que m'avait conseillé Maria. Accompagnés de pommes de terre sautées et d'une bonne bière Moretti, ça passe tout seul. Après un café correto à la gnôle locale je remonte à la chambre et ne tarde pas à me coucher.

19 septembre 2015

Une journée un peu bancale mais adoucie par les délicieuses granitas

Samedi 19 Septembre : Lever à 6h pour pouvoir prendre le bateau à 7h20. Je me douche puis file en bas de la rue pour attendre mon taxi : ici les rues sont taillées pour l'usage possible de seulement des triporteurs (certains font taxi) et des voiturettes de golf électriques...et ça passe encore juste.

C'est avec une de ces dernières que je rejoins le port et arrive une petite dizaine de minutes avant le départ, tout juste le temps d'acheter mon billet et de m'avancer sur l'embarcadère. J'ai quand même une paire de minutes pour prendre des photos du volcan bien dégagé ce matin, où l'on peut voir les sentiers par lesquels on est passés. L'aliscafo de la Siremar est à l'heure et on ne tarde pas à repartir.

Le trajet dure à peine deux heures et demie et je débarque un peu avant dix heures à Milazzo. Je traverse la rue et prends un capuccino et une brioche pour me caler un peu plus des quelques biscuits et figues sèches que j'ai grignoté sur le bateau.

J'appelle ensuite la dame qui m'avait emmené en taxi et l'attends devant l'entrée de l'embarcadère. Elle tarde un peu et pendant l'attente je me rends compte qu'il me manque quelque chose dans ma poche, quelque chose que je n'ai plus perdu depuis mon voyage au Québec...ma carte bleue. Je pars demander si l'aliscafo est déjà reparti ou non, on me dit que oui, je me résigne alors et retourne attendre dehors.

Je rejoindrai finalement le camping Cirucco avec une bonne heure de retard, mais en Mercedes, s'il vous plaît, avec ma petite dame pas du tout désolée d'être en retard de près d'une heure. Arrivé au camping j'en profite pour aller régler et remonte ensuite pour commencer à plier. Je redescends un instant pour essayer de téléphoner au bureau de la Siremar mais ça ne répond pas.

Je finis par mettre les voiles vers 12h30, rejoins l'embarcadère à nouveau et trouve une place toute proche pour la moto. Je retourne à la billetterie pour savoir quand arrive l'aliscafo que j'avais pris ce matin et le jeune pas trop motivé tout à l'heure est maintenant tout sourire en m'annonçant qu'on l'avait retrouvée et qu'elle serait de retour à 15h10, cool, j'aurais pas besoin de faire opposition.

Je traverse la rue et trouve un petit bar / snack / gelateria pas loin de ma moto. Je leur demande s'ils ont des "arancini", spécialité de boule de riz farcie et pannée, faisant partie de la tradition sicilienne en matière de streetfood. Ils n'en ont plus mais m'indiquent une pâtisserie dans la rue de dessus. Là aussi ils sont à court du coup je me retranche sur un genre de beignet aux légumes et fromages dont je n'ai pas retenu le nom.

Je retourne au bar et jette mon dévolu sur une autre spécialité que je n'ai pas encore testée : la granita ou granité, genre de sirop glacé qui se mange à la cuillère et si vous avez un peu plus d'appétit, une brioche bien fraîche. Je commence par le traditionnel au citron pour accompagner mon repas.

C'est tellement bon que, voyant qu'ils en faisaient des doubles, je me laisse tenter par un combo granité de pêche (vraiment délicieux) sur granité de fraise (très bon aussi) et cette fois prends la brioche. Je passe pas mal de temps à rédiger mon blog (j'avais deux jours de retard) et regarder des logements en air bnb sur la zone de Taormina. Vers 15h15 je vais chercher ma carte bleue qui m'est remise par le capitaine lui-même. Je le remercie beaucoup et retourne vers ma moto.

Je reste un petit moment pour voir si j'ai des réponses pour l'air bnb mais a retourne que négatif car déjà loué. Je finis par prendre la route un peu après 16h, retourne prendre l'autoroute pour faire le trajet inverse de l'avant veille - pas de routes transversales - et sors à Taormina. Je rejoins le haut du village ayant calé au moins une fois dans une montée pavée et ai pour la première fois entendu le ventilo de ma moto, tant je devais jouer avec l'embrayage à essayer de suivre ceux devant moi qui galèraient dans la circulation difficile en plein centre-ville.

Je trouve à me garer devant une école dans un virage d'une rue adjacente, parfait. Je redescends à pied vers le centre historique du village. Je vois une première ruine derrière une église puis trouve un mariage devant cette même église. Je me pose sur la place un moment et goûte mon troisième granité de la journée, à l'amande celui-là, bien plus cher que ceux que j'ai pris à Milazzo.

Je me rends ensuite vers l'amphitéatre romain, au fond de la rue principale, bondée de touristes se dirigent tous dans la même direction. Une fois devant l'entrée de l'édifice un petit mot annonce qu'aujourd'hui ça fermait plus tôt pour un festival dont le spectacle avait lieu ce soir ici, entrée gratuite à partir de huit heures, m'explique la préposée qui passe son temps à fournir ces mêmes informations à tous les touristes.

Je redescends la rue et m'arrête dans une pâtisserie où je trouve un arancino, je vais pouvoir enfin goûter. En sortant on me sollicite pour prendre une photo de jeunes ayant participé au mariage un peu plus tôt. Je m'exécute et vais me poster un peu plus loin sur une muraille pour goûter la fameuse spécialité. C'est un peu comme le Ban baï du Vietnam avec des légumes, de la viande et du fromage entourés de riz et de couvert de chapelure.

Je retourne à ma moto et reprends la route par la côte afin de trouver le camping Almoetia auquel j'arrive de nuit. Je prends un espace sur de l'herbe bien fraîche et installe ma tente. Une fois mise en place je reprends la moto et retourne sur la route principale pour aller mettre un peu d'essence. Je demande à des jeunes en scooter qui attendaient après moi s'ils savaient si je pouvais trouver un bar où pourrais regarder le match de rugby Italie-France. Ils me disent qu'ici, hormis le foot, on ne trouve pas beaucoup de rediffusions de rugby.

Je descends ensuite la rue du camping jusqu'à un grand restaurant pizzeria. Je commande une pizza à emporter avec une recette à la saucisse locale et aux épinards et déguste un très bien préparé Spritz - l'apéro à la mode en France dont je m'abreuvais régulièrement en Sardaigne où je l'ai découvert - tout en essayant de choper un streaming du match. J'aurais essayé toute la durée du match sans en trouver un sans virus ni pubs invasives, me reportant sur le live-score de L'équipe. Bien content de la victoire de nos français qui ont quand même marqué la majorité de leurs points au pied.

Je vais me coucher guère après onze heures et mets le réveil vers 8h.

18 septembre 2015

Ascension du volcan Stromboli : une expérience inoubliable

Vendredi 18 Septembre : Lever à 6h. Douche pour me réveiller un peu. J'ai mon taxi à 7h moins cinq. J'ai encore le temps pour acheter mon billet mais pas pour prendre un café.

J'embarque dans l'aliscafo, sorte d'hydroglisseur avec deux grands skis devant. On ne peut pas être sur le pont, seulement à l'intérieur. Le trajet est d'un peu moins de trois heures.

Une fois débarqué je me rends à pied vers le village. Je fais un premier arrêt à l'agence Magmatrek, paie mon excursion et demande où se trouve mon auberge, la casa del sole. Je la trouve à dix minutes à pied. Je suis accueilli par une jeune femme qui me montre le dortoir.

Je traîne un peu sur la terrasse couverte où je prépare mes sandwiches pour midi et pour l'excursion. Je parle un peu aussi avec des jeunes français qui ont fait l'ascension la veille. Ils ont trouvé ça super. Ils me disent d'aller voir la plage un plus bas superbe aussi.

J'y descends pieds nus - pas la meilleure idée que j'ai eu - et effectivement elle est très belle. une coulée de lave, des rochers, et des petits galets de lave au sol. Je trempe que les jambes et remonte car ça tape vraiment.

Je passe l'heure suivante à ratrapper un peu de sommeil en faisant quelques micro siestes. Je commence à me saper et bouge vers le point de rendez-vous en compagnie de deux autres jeunes français Jocelyn et Marine qui vivent en Savoie. Chez Magmatrek on nous donne quelques informations et on me conseille de prendre des chaussures de randonnée à la boutique sur la place si je veux pas ruiner mes xa pro 3d dans la descente.

Je vais donc en louer une paire et vais attendre avec mes collègues français qui seront dans le même groupe que moi. On a un peu de retard car on attend un groupe qui arrivait avec un aliscafo en retard. On finit par nous faire partir avec un autre guide dans un groupe un peu plus grand, vers 17h.

Il fait un peu moins chaud, c'est déjà ça. On monte assez tranquille avec des pauses toutes les vingt minutes. On serpente dans la végétation qui couvre le volcan jusqu'à environ 500m d'altitude où on arrive en une heure et où on fait une pause un peu plus longue.

D'ici on a même l'occasion d'entendre le volcan tousser, régulièrement, pendant une minute, à chaque explosion. En effet le Stromboli est un volcan de type explosif qui fait des gerbes de lave
ou, de temps en temps des coulées mais dans ce cas il n'y a pas d'explosions. Jocelyn et Marine en ont vue une l'année dernière quand ils sont venus mais n'avaient pas pu faire l'ascension.

On repart pour une bonne heure de montée jusqu'au sommet sur la partie la plus pentue. On sillonne dans les cailloux et les cendres avec un bon rythme et dans la pénombre. Un peu avant le sommet vers 820m on s'arrête mettre le casque et la frontale et on a déjà la vue sur un des trois cratères actifs du volcan, une centaine de mètres en contrebas. Le temps de se changer on voit déjà deux belles explosions.

On monte enfin les 100 derniers mètres jusqu'au sommet et on a la vue sur deux des cratères. On reste une bonne heure et on voit sept ou huit belles explosions. C'est à la fois impressionnant à chaque coup entre le bruit, la lumière de la lave qui surgit des profondeurs. Le contraste est saisissant d'autant qu'il n'y a qu'un petit croissant de l'une et entre deux explosions on voit le ciel étoilé parfaitement.

La descente se fait par une coulée, au milieu d'un mélange de sable et de cendres, à plus de 30° d'angle, en semi glissade, comme si l'on marchait dans de la neige fraîche. En moins d'une demi-heure on tombe quasi 500m de dénivelée. Une petite pause pour enlever le casque et une petite heure pour avaler les derniers 420m de dénivelée restante pour rejoindre l'église.

Une fois arrivé on jette les casques sur une pile. Moi je laisse mes grolles de location ici car je pars tôt demain matin et je peux pas passer pour les rendre. On part avec les jeunes boire un verre sur la place. La bière de 66cl passe bien. Elle chasse l'acide lactique et réhydrate bien.

On retrouve la Casa Del sole vers minuit toute endormie à l'exception de quelques personnes sur la terrasse à regarder les étoiles. Je tarde pas trop pour me coucher car demain matin, c'est comme ce matin, lever à 6h pour prendre le bateau à la même heure.

17 septembre 2015

De l'Etna à Milazzo point de départ pour les îles Éoliennes

Jeudi 17 Septembre : Lever vers 8h. Il va encore faire chaud aujourd'hui du coup j'opte pour aller faire mes petites courses et mon petit déjeuner tout de suite.

En bas de ma rue dans une épicerie j'achète du raison blanc et prends des "paninis" - sandwiches en italien, pas chauds comme en France - qu'ils font ici avec ce qu'ils ont de disponible (charcuterie à la coupe et divers condiments).

J'en prends un pancetta et tomates séchées, et un mortadelle champignons de Paris. Mon repas de midi m'aura coûté moins de cinq Euros. Je trouve un peu plus bas dans la rue une boucherie qui a un café et qui font des petits déjeuners. Je prends une paire de croissants au nutella® un jus de pêche et un capuccino. La jeune et charmante serveuse me propose même de me laver le raisin.

Lorsque je remonte vers mon logement je retrouve Daniele et Alessandro qui finissent d'évacuer du faux gazon pour aménager une salle de jeux pour les gamins. Ils me proposent de venir boire le café avec eux.

Quand je reviens à la chambre, je me douche, puis plie mes affaires et les charge sur la moto qu'on a été sortir du garage un peu plus tôt. Je suis prêt un peu avant onze heures et attend Daniele qui veut me saluer avant que je parte.

Je décolle donc peu après onze heures direction Linguaglossa où je prends la direction de l'accès Nord de l'Etna. Je monte par une belle route en lacets et ombragée car couverte par la forêt. Seulement vers la fin se trouvent les coulées de lave au milieu des bois et à Piano Provenzana, lieu de départ des excursions, le paysage est vraiment spécial. Le noir de la lave contraste avec le couvert végétal plutôt bien vert à 1800m.

Je reste là haut une bonne demi-heure dégustant une bonne bière locale, Messina, en terrasse après m'être renseigné pour les excursions : 70€ pour monter en bus 4x4 jusqu'à 3000m puis la fin à pied jusqu'au cratère. Je verrai bien, selon ce que je vois au Stromboli demain.

Je repars après en empruntant une autre route et retourne sur Linguaglossa et un peu sur mes pas pour rejoindre Castiglione di Sicilia. Je ne m'y arrête pas finalement et continue jusqu'aux gorges d'Alcantara. Je m'y gare vers 14h et pique-nique sur le parking car je commençais à avoir les crocs. Mes sandwiches de l'épicier sont super bons et je mange un peu de raisins en dessert.

Je sors ensuite du parking pour rejoindre l'entrée communale des gorges. Je descends près de l'eau, enlève mes chaussures et remonte la faille sur une trentaine de mètres, les pieds dans l'eau glaciale jusqu'aux genoux, ça fait du bien pour la circulation du sang.

Je reste là une bonne demi-heure puis repars vers Giardini Naxos et chope l'autoroute direction Messina. Je vois assez vite se dessiner les côtes de la Calabre sur ma droite. Je décide de filer jusqu'à Milazzo et trouver mon camping, le Cirucco, et m'installer. Vers 18h c'est chose faite, tente montée, ça c'est fait.

Je vais ensuite en ville faire quelques courses pour ce soir et la journée de demain. Je prends de quoi faire quatre paninis et une bouteille de vin local. Quand je reviens j'emprunte un tire-bouchon à un français en camping car juste en dessous de mon emplacement. Je me l'ouvre, prends mes courses, ma tablette et une serviette et vais sur la plage de galets en contrebas pour me faire une petite baignade nocturne.

Je fais trempette un quart d'heure dans le bouillon puis vais m'installer et attaque de rattraper deux jours de retard d'écriture de mon blog tout en sirotant mon vin. Je dois changer de place un peu plus tard car le réseau passe mal. D'ailleurs une fois installé à une autre table je chope la wifi du camping. Je discuté un peu avec une des serveuses originaire de Venise. Elle me dit avoir fait le trek du Stromboli elle aussi avec Magmatrek et que c'est vraiment super.

Je bois un dernier café avant d'aller me coucher vers onze heures que demain le taxi pour le port vient me chercher à 6h50.

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Road trip de Lozère jusqu'en Sicile, Septembre 2015
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